Septième et dernier habitat de la série : un lieu étonnamment riche en biodiversité.
Nous nous sommes rendus dans cet habitat à la recherche de Parosphromenus. L’endroit, géré par une communauté de pêcheurs, est également une destination touristique et fait partie des sites géologiques remarquables de l’île, classés à l’UNESCO. Il s’agit d’un vaste marais, tributaire d’une rivière voisine. À première vue, on pourrait croire qu’il s’agit d’un lac, mais c’est en réalité un marais parsemé d’îlots de Pandanus.
L’habitat est particulièrement esthétique : les Pandanus en toile de fond, les canoës et autres traces humaines sur l’eau, les Melaleuca au premier plan... l’ensemble est du plus bel effet. Toutefois, sa connexion à la rivière signifie aussi que des crocodiles peuvent y être présents. L’eau, bien qu
e non stagnante, a un courant très faible, et la profondeur varie de quelques centimètres à plus d’1,50 mètre dans les zones les plus profondes.
Belitung, située entre Sumatra et Bornéo, fait partie de ce qui fut autrefois le Sundaland, une vaste région émergée pendant les périodes glaciaires. Ces connexions terrestres ont facilité la migration d’espèces entre Sumatra et Bornéo, faisant de Belitung un véritable hotspot de biodiversité. L’île abrite ainsi un mélange unique d’espèces issues des deux grandes îles voisines, ainsi que plusieurs espèces endémiques. Cet habitat se distingue également par son importance géologique : il correspond aux vestiges d’une fracture (rifting) datant du Cénozoïque, ce pourquoi il fait parti du Belitong Geopark (
https://belitonggeopark.net/).
C’est aussi l’habitat avec l’eau la plus acide de tous les sites que nous avons échantillonnés sur Belitung. Fait remarquable : c’est également celui où nous avons observé la plus grande diversité spécifique, avec pas moins de 18 espèces de poissons observées. Nous sommes restés proches des berges et du camp de pêcheurs pour nos captures. Les Parosphromenus cf. bintan "Belitung" ont été difficiles à localiser, notamment en raison de l’impossibilité de pêcher dans les Pandanus. Je pense d’ailleurs que l’extrême acidité de l’eau s’explique par la grande quantité de matière organique retenue dans ces îlots.
Deux grands prédateurs, bien connus en aquariophilie, sont également présents dans cet habitat : l’arowana asiatique (Scleropages formosus) et, dans une moindre mesure, Channa marulius. Aucune de ces deux espèces n’a été observée ce jour-là. Enfin, le site est aussi une zone de conservation pour la tortue d’eau douce géante Orlitia borneensis.
Paramètres mesurés :
pH : 3,23
Conductivité : 12 µS/cm
Température de surface : 28,0 °C
Espèces observées (liste non exhaustive) :
Doryichthys martensii
Trigonopoma gracile
Trigonopoma pauciperforatum
Sphaerichthys selatanensis
Betta edithae
Luciocephalus pulcher
Phenacostethus sp.
Eirmotus insignis
Nandus nebulosus
Hemirhamphodon phaiosoma
Brevibora cheeya
Desmopuntius gemellus
Gymnochanda verae
Channa lucius
Channa bangkanensis
Parosphromenus cf. bintan "Belitung"
Osteochilus sp.
Tetraodon palembangensis
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