Guyane Française, Antécume Pata et le haut Maroni

Biotopes, voyages, photos in-situ, écologie.
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Dadou73
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Question con....vous installez vos affaires....ok mais y ait il des voles ?? Où les locaux malgré tout sont beaucoup plus civilisé que les occidentaux ?
Dans vos piscines a découvert, vous avez jamais retrouvé un serpent ou autre entrain de bouffé les poissons ?
La nourriture est préparé et fourni par les locaux moyennant finance ou vous vous préparez souvent vous même a mangé ?
Séva Antoine
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Il n'y a pas de questions con,. Au contraire c'est important ce genre de questions. Nous n'avons jamais eu de problème de vol dans les villages amérindiens. Pour les piscines, le carbet est situé au milieu du village et pas de souci de ce côté. Par contre quand nous sommes hors du village, il faut couvrir la piscine avec un filet pour éviter surtout les petits oiseux pêcheurs. Ou alors une grande glacière avec un couvercle percé de plusieurs trous un pour l'entrée du tube d'aération et les autres pour évacuer.. Le système le plus simple est de mettre les poissons en petits sacs, un poisson par sac ou en bouteille dans une boîte en polystyrène. Changement d'eau matin et soir les premiers jours ensuite une fois par jour suffit. Pour la nourriture, cela dépend, le plus souvent, il faut amener les provisions avec soi et se débrouiller pour manger. Là c'était une mission pour le compte du MNHN de Paris, des rations de l'armée étaient fournies mais il est toujours possible d'améliorer le quotidien avec la chasse et la pêche.
Séva Antoine
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Départ vers l'inconnu
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Philippe doit renoncer et revenir au village avec l'aide de Rémi. Il a eu des soucis dus aux efforts violents pour traverser les rapides. Je vais chercher mes affaires et à travers les chemins je cors rejoindre la pirogue qui attend en amont.
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Séva Antoine
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Philippe se remet doucement.
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Après plusieurs heures d'efforts et de repos quand la rivière était plus profonde nous arrivons vers notre destination.
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; L'île aux milliards d'étoile, je l'ai baptisée comme ça vu la luminosité de la voie lactée, de nuit. Un spectacle incroyable.
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Séva Antoine
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IIan notre guide sur le terrain.
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Séva Antoine
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Je vais les retrouver beaucoup plus vite que prévu. Pour ceux qui restent, il faudra aller matin et soir relever les filets posés juste après les sauts, au-dessus d'Antécume. Je pars donc avec deux Wayanas et Richard relever les filets posés le matin même. La pêche est assez décevante, de gros Loricariidae, trois Geophagus surinamensis, un gros Crenicichla multispinosa et quelques Guianacara owroewefi.
Soudain, nous entendons des cris, des personnes sur la berge, nous font signe de rentrer et de retour au carbet, une surprise m'attend, Philippe est assis sur un banc, son état de santé m'inquiète beaucoup car il a fait un malaise en poussant la pirogue dans les rapides.
Après quelques minutes, il a l'air d'aller mieux. Je dois rassembler mes affaires en vitesse et à travers la forêt, Rémi et moi-même rejoignons le reste du groupe qui attend dans une zone calme de la rivière.
Je rejoins la pirogue, le temps de jeter mes affaires à bord, je n'ai pas eu le temps de mettre mes bottillons et sur une pierre coupante juste sous la surface, je me fais une entaille au pied. Les choses sérieuses commencent de suite car nous sommes devant des sauts impressionnants, il faut sauter hors de la pirogue et en plein dans les rapides où nous avons déjà du mal à tenir debout, il faut pousser, une pirogue de 10 mètres, les sauts sont vraiment très difficiles, vu le manque de hauteur d'eau.
A peine, un saut est-il franchi que nous devons à nouveau nous remettre à l'eau pour franchir le suivant, en plus les roches sont couvertes d'herbe à "Cumaru" et il est difficile d'avoir un appui stable.
Voilà, j'ai bu ma première tasse, je suis passé sous la pirogue dans un grand trou d'eau, cela ne sera pas la dernière d'ailleurs.
Après ce qui me semble être des heures, nous arrivons chez Kuya, au village Palassissi, (trois carbets en tout) totalement épuisés. Il nous faut récupérer la caisse d'un congélateur et de gros blocs de glace pour conserver nos captures.
Cette halte est la bienvenue, cela nous permet de récupérer et de reprendre des forces avec quelques bananes séchées et un peu d'eau. Mes genoux jouent des castagnettes tant l'effort a été violent et soutenu.
Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu le loisir d'observer le paysage mais maintenant que le niveau de l'eau nous permet de rester dans la pirogue, nous avons le souffle coupé par la beauté de ces lieux préservés.
C'est une belle aventure que nous vivons là, les mots ne peuvent traduire mes impressions car je suis un amoureux de la nature et je dois dire que je suis servi en ces lieux magiques.
Nous arrivons à destination après plusieurs heures de navigation. Notre point de chute est une petite île sur l'Oelemari river. Le matériel est rapidement débarqué, les restes d'un ancien carbet renforcé par Ian et Kuya nous servira de camp de base pendant trois jours, ensuite on installera un nouveau camp, un peu plus bas sur le fleuve.. Nous installons nos hamacs avec précaution car l'installation n'a pas l'air trop stable. Les craquements lorsque nous nous installons dans les hamacs nous obligent à changer quelques branches un peu fragiles, l'ensemble semble enfin à peu près, solide.
Kuya à fléché un Hoplias aimara de plusieurs kilos, Iacoumane lui, a harponné une petite raie et un gros Geophagus harreri, qui feront partie de notre repas de demain.
Le feu est allumé, la nuit tombe rapidement sous ces latitudes, notre repas de ce soir, consiste à réchauffer des rations de l'armée au feu de bois.
Le ciel est constellé de milliards d'étoiles, c'est magnifique tant de beauté. Les grenouilles arboricoles, crapauds buffles, singes hurleurs lancent leurs appels dans la nuit, cela est très impressionnant et beau à la fois.
Après le repas nous reprenons la pirogue et remontons les rapides pour poser les grands filets.
Il est extraordinaire que nos amis puissent se diriger dans les rapides par une nuit sans lune, l'obscurité est totale et nous n'y voyons rien, eux au contraire n'ont aucune hésitation pour passer entre les gros blocs qui affleurent. Il y vient mieux sans les lampes frontales. On entend le bruit de l'eau qui déferle autour de nous et le bruit sourd de la pirogue qui cogne contre les roches
Au retour nous pouvons observer au loin avec nos frontales, des caimans sur les berges, ils sont trop petits pour être chassés et plongent dès qu'ils nous aperçoivent.
Cette journée a été riche en événements et nous n'avons aucun mal à nous endormir malgré les bruits de la forêt qui nous entoure.
Nous nous levons avec le jour, il doit être 6H00, le temps de faire chauffer l'eau de la rivière pour le café et de faire notre toilette, nous partons relever les filets, il faut se dépêcher car les poissons pris dans les mailles, sont des proies faciles pour les prédateurs, que sont les énormes Serrasalmus rhombeus et les non moins gros Hoplias aimara.
Les filets sont relevés, à chaque fois les prises sont nombreuses et les tailles enregistrées sont nettement supérieures à celles des captures faites à Antécume, là, où la pression de pêche est beaucoup plus importante.
Hoplias aimara, Leporinus friederici, Crenicichla multispinosa, Pachypops, Cynodon aff gibbus, Doras, Serrasalmus humeralis et S. rhombeus, Acnodon, Hypostomus, Hemiancistrus medians, Pseudancistrus barbatus, Metaloricaria, Triportheus et aussi des gymnotidae.
De retour au camp, il faut identifier, peser, mesurer tous les poissons, cela pour la mission "Kumaru" (Tometes lebaili) organisée par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.
Après cela nous partons vers la crique Culawpan, une petite crique d'eau ambrée et très fraîche, 25° C par rapport à la rivière, plus de 30° C.
Juste avant d'y arriver nous apercevons dans l'eau couleur thé clair, quatre énormes Electrophorus electricus de près de 2,00 mètres. Ce sont des anguilles électriques qu'il vaut mieux éviter. Un peu plus loin, juste à l'entrée de la crique nous arrivons sur un couple de potamotrygon marinae magnifique, je n'en ai jamais vu d'aussi grandes, le mètre de diamètre est largement dépassé.
Je n'ai même pas le temps de faire une photo que Iacouman harponne l'une des deux raies, la puissance de celle ci ne laisse aucune chance au jeune garçon, il bascule mais son père le rattrape de justesse. elle réussissent à s'enfuir.Je n'ose imaginer ce qui se serait passé, si le garçon était tombé sur les raies. A cette taille leur dard peut mesurer plus de 20 cm, une arme potentiellement mortelle.
A pieds, nous remontons la crique sur plusieurs centaines de mètres, pendant que Ian, Kuya et Iacouman partent à la chasse. Ils prennent de l'avance et nous laissent sur le sable des berges, des noix macaques remplies d'eau et de Corydoras baderi. De notre côté nous pêchons quelques Corydoras baderi, Laimosemion igneus, Laimosemion geayi, de petits Guianacara owroewefi, Hoplias aimara et des Characidae.
Nous voilà de retour et tout de suite nous prenons le petit filet pour pêcher dans une petite anse à côté du camp, nous capturons Crenicichla albopunctata et Guianacara owroewefi que nous garderons dans une grande glacière avec les autres poissons déjà capturés.
Le repas préparé par nos amis est un vrai repas de fête, Hoplias aimara, Geophagus harreri, Serrasalmus rhombeus et poissons roche à la sauce tomate, accompagnés de riz et de biscuit de ration de l'armée, le tout arrosé avec l'eau de la rivière filtrée avec une pompe à membranes qui fonctionne très mal au vu des particules présentes dans l'eau. Nous arrivons tant bien que mal à filtrer une dizaine de litres d'eau trouble. Rémi, a amené avec lui, un petit bidon de sirop d'orgeat pour atténuer le goût de cette eau. Nous n'oublions pas de mettre des cachets de micropur pour désinfecter cette eau.
Notre camp est survolé par nombre de vautours et différents aigles pêcheurs car lors de nos travaux sur la plage, il reste des morceaux de poissons à moitié dévorés par les gros prédateurs dont nous ne savons que faire. A peine, nous sommes nous éloignés, que c'est la curée, il ne reste rien lorsque nous revenons au camp.
Au bout de trois jours, le nombre des oiseaux a notablement augmenté.
Juste sous les sauts, en amont de notre camp, Kuya a fléché avec son fusil sous-marin, sept gros "cumaru"
Le soir nous repartons poser les filets, chaque fois un peu plus loin. Le retour est consacré à la chasse, trois caimans aperçus, Ian a tiré sur le plus gros, raté! Un peu plus loin c'est un Pac, Pakira, un gros rongeur qui peut peser plusieurs kilos qui terminera à la casserole.
Pas de caïman au menu de ce soir !
Le lendemain, nous repartons relever les filets pour la dernière fois dans ces parages, la pêche est très abondante et les prises sont de taille impressionnante.
Le repas de midi est composé aujourd'hui de Piraye (Piranha) et de Matawallé (Cichla) bien sûr accompagnés de riz et d'eau chaude. On « filtre » l'eau de la rivière au travers d'un linge pour pouvoir nous hydrater car avec la chaleur, gare à la déshydratation.
Ma blessure au pied est très douloureuse car les petits graviers de la plage s'enfoncent dans la plaie, Armand et Rémi les retirent avec un scalpel destiné à disséquer les poissons, c'est un vrai soulagement.Ensuite désinfection des plaies, gel antibiotique, pansement bien étanche et tout est ok.
Nous plions bagages, le congélateur est plein de poissons, il doit bien y en avoir 200kg.
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Martial01
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Je ne me lasse pas de te lire......bravo et merci pour ce partage.....
AFC n°185.01
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Cisco
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Encore merci de nous faire vivre vos aventures qui sont quand même pas de tout repos!
Tu n'as pas eu de soucie avec ton pied par la suite?
N°AFC: 815.57
Séva Antoine
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C'est un plaisir de partager ce genre d'expérience. Je n'ai pas eu de problème avec mon pied, nettoyage et désinfection deux fois par jour, un bon pansement étanche et cela a guéri assez rapidement.
Séva Antoine
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74 Hoplias aimara.JPG
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76 Guianacara owroewefi.JPG
77 Myleus rhomboidalis.JPG
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80 Serrasalmus humeralis.JPG
81 Myleus rubripinnis.JPG
83 Apteronotus albifrons.JPG
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